9 millions de dollars au bénéfice des personnes handicapées
Un programme de « réadaptation et réinsertion des personnes handicapées en Haïti » a été lancé, mardi dernier à Port-au-Prince, au cours d’une cérémonie présidée par le Bureau du secrétaire d’Etat à l’Intégration des personnes handicapées (BSEIPH) en présence des représentants de l’USAID et de plusieurs personnalités du pays.
Ce projet, émanant d’un appel à proposition de l’USAID pour un montant de 9 millions de dollars américains au profit du secteur des personnes à besoins spéciaux en Haïti, vise à contribuer à la réhabilitation et la réintégration dans la vie sociale des personnes handicapées, tout en renforçant la capacité des institutions gouvernementales et non gouvernementales à soutenir, de façon durable et efficace, la problématique du handicap en Haïti à l’avenir.
Ce programme de l’USAID, qui s’échelonnera sur une période de trois ans, comprend quatre composantes, remportées par quatre organisations. D’abord l’établissement ou le renforcement de centres multiservices destinés aux personnes handicapées sera exécuté par Project Hope. Ensuite, la formation de personnel de santé, notamment des techniciens capables de concevoir et de poser des orthèses et des prothèses, ainsi que des physiothérapeutes sera assuré par Handicap international.
Puis, le renforcement de la capacité du ministère des Affaires sociales et du Travail, à travers le Bureau du secrétaire d’Etat à l’Intégration des personnes handicapées, afin d’accompagner les personnes vivant avec un handicap sera mis en oeuvre par l’Organisation des États américains (OEA). Enfin, une aide aux associations et aux institutions locales qui travaillent dans le domaine du handicap fournie par le CBM.
Gérald Oriol Jr, secrétaire d’État à l’Intégration des personnes handicapées, a déclaré que l’intérêt de ce programme est précisément d’aborder la complexité des difficultés qu’affrontent en général les personnes handicapées selon des angles d’approche différents, qui sont autant d’outils devant réduire ces difficultés.
D’un autre côté, M. Oriol a précisé que la communication portant sur l’aide internationale n’est pas encore à point. On annonce des politiques qui sont perçues comme des promesses ; on évoque des budgets engagés sur des années, et les gens imaginent une somme d’argent suspendue qui n’est pas directement investie sur place mais sert à couvrir des frais de gestion et à rémunérer un personnel venu de loin.
« Aujourd’hui, nous avons la possibilité de mieux comprendre comment cela marche. Aujourd’hui, l’USAID marque le lancement d’un vaste programme de soutien à nos concitoyens vivant avec un handicap. Ce lancement, enfin concret, est l’aboutissement d’un processus rendu public il y a 15 mois. Cette durée est presqu’un minimum pour la gestation d’un programme de développement », a-t-il dit. Selon M. Oriol, en s’attachant à lutter contre la discrimination touchant les personnes handicapées, ces actions préparent les esprits contre la stigmatisation vis-à-vis de ces dernières. C’est ainsi que toute notre société s’élève à un plus haut niveau social et moral. Cela devrait aider à la prise de conscience d’autres défis, d’autres causes de stigmatisation et d’autres services à apporter aux citoyens.
« Ces actions permettront aux personnes handicapées qui en auront bénéficié d’être mieux capables de jouer leur rôle de citoyen et d’accomplir leurs vocations personnelles. Si notre société arrive à comprendre que les personnes handicapées ne sont pas des personnes amoindries mais des personnes aguerries par un combat demandant endurance, persévérance et espérance, non moins d’intelligence, alors elle comprendra que chaque personne a sa place et peut la faire grandir. Une société qui sait cela grandit elle-même », a conclu le secrétaire d’État.
Source: http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=106533