Des personnes handicapées embauchées par des institutions privées et publiques

Peterson Célius Orelma, (MARNDR)

Conformément à la mission du Bureau du Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH) qui est d’améliorer les conditions de vie des personnes handicapées, plusieurs personnes à besoins spéciaux ont été embauchées récemment par des institutions de la place suite à différentes rencontres tenues avec des entrepreneurs sur la question du handicap en vue de faciliter l’accès des personnes handicapées à l’emploi et au travail adapté.

Faisant de la question de l’emploi et de l’intégration des personnes à besoins spéciaux dans les entreprises une priorité de l’heure, le Bureau du Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées se bat comme un vieux diable pour créer des opportunités aux personnes handicapées. Ainsi, trois sourds ont été embauchés dans un atelier d’ébénisterie à Port-au-Prince, un non-voyant au Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), et une handicapée motrice à Voilà. Sans compter plusieurs personnes handicapées recrutées au BSEIPH et d’autres qui ont reçu une subvention pour des activités génératrices de revenus.

Selon le Secrétaire d’État Gérald Oriol Jr, qui intervenait récemment à une causerie avec les acteurs du monde des Affaires, le handicap en Haïti revêt d’une dimension particulière. Dans un sens, M. Oriol a fait croire que les personnes à besoins spéciaux sont souvent exclues, rendues invisibles aux yeux de la société, souvent par leur propre famille. D’un autre côté, elles sont plus visibles, moins aidées mais plus batailleuses qu’ailleurs peut-être.

D’après le Secrétaire d’État, malgré ces singularités de notre société, les personnes handicapées rencontrent le plus souvent des difficultés insurmontables pour trouver un emploi. Il faut dire qu’une entreprise doit sans cesse affronter les obstacles que dressent devant elle les concurrents, les flux internationaux, les aléas politiques, climatiques ou économiques.

Toutefois, « là où une personne handicapée apporte des contraintes (mobilité, fatigabilité, protection, rapidité) elle apporte aussi des richesses. Les ressources que valent des années d’efforts sur soi, de courage envers l’adversité en général et envers le regard des autres en particulier ; la richesse que constituent le courage, la patience, la persévérance et la compréhension sans lesquelles la personne handicapée n’aurait pas tenu », a fait remarquer M. Oriol.

Interrogé par le Bureau du Secrétaire d’État, Vivianne Exavier – handicapée motrice – a affirmé qu’elle a intégré la compagnie de téléphonie mobile Voilà en avril 2012. Assistante administrative aux départements des Ressources Humaines, elle n’a pas caché son sentiment de fierté en occupant ce poste. Soucieuse de la cause des personnes à besoins spéciaux, elle encourage les personnes handicapées à avoir confiance en elles. Car selon elle, une personne handicapée a les mêmes capacités qu’une personne sans aucune déficience.

Abondant dans le même sens, Mause-Darline François, responsable de formation à Handicap International a estimé que les personnes handicapées font partie des couches les plus pauvres et les plus marginalisées de la société. « Même si ces gens là ont des compétences, la plupart du temps, ils n’ont vraiment pas accès au marché de l’emploi », a confié cette étudiante en Diplomatie et Relations Internationales qui souffre d’une déficience physique.

Également étudiante en Marketing et Relations Publiques, Mause-Darline a fait remarquer qu’en dépit de la volonté d’une personne handicapée à intégrer le marché de l’emploi, l’État doit créer les conditions propices afin que cette couche de la société soit prise en charge tant sur le plan éducatif que sur le plan social.

D’un autre côté, le non-voyant Peterson Célius Orelma, agent des relations publiques, affecté au Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) a affirmé que malgré son handicap visuel, c’est avec un sentiment de fierté qu’il exerce sa profession au sein de cette institution publique.

« Je me sens intégré entièrement dans mon travail parce que j’ai été embauché non pas sur une base d’accointance ou de faveur mais à partir de mes compétences et de mes qualifications. Et, j’arrive à assumer pleinement mes responsabilités en tant que père de famille responsable », a témoigné le non-voyant avec fierté.

Par ailleurs, le Bureau du Secrétaire d’Etat, dont la mission est de mettre en place une politique publique d’intégration des personnes handicapées dans toutes les sphères de la vie nationale, invite chaque citoyen haïtien à voir de plus près comment contribuer à diminuer les obstacles existant à l’accès des personnes handicapées aux bâtiments ouverts au public et à leur intégration sur le marché du travail.

Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées