Pour une meilleure intégration des personnes handicapées

Ils sont quelque 800.000 d’Haïtiens, soit 10% de la population, à vivre avec un handicap, selon des statistiques d’avant le 12 janvier. Un chiffre qui a considérablement augmenté après le séisme. A l’occasion de la Journée Internationale des Personnes Handicapées,   les gouvernements sont invités à  « associer les personnes handicapées au développement ». Ce en vue de « bâtir ensemble un monde meilleur pour tous ».

La majorité des handicapés en Haïti présentent des déficiences physiques, surtout après le violent tremblement de terre dont les chiffres font état de plus de 300.000 blessés et de dizaines de milliers de personnes qui ont perdu l’usage d’un ou de plusieurs de leurs membres. Mais les handicapés, ce sont aussi les personnes ayant une déficience sensorielle ou mentale.

Tous vivent souvent dans des conditions difficiles, souffrent de la stigmatisation, sont rarement recrutés dans les institutions étatiques, accèdent difficilement aux édifices publics et constituent de fait l’un des groupes les plus vulnérables de la société.

C’est pourquoi au nombre des priorités de la Secrétairerie d’Etat à l’intégration des personnes handicapées (SEIPH) figurent « l’emploi des personnes handicapées », comme le souligne son chargé de communication, Othniel Etienne, selon qui « un projet de loi sur l’intégration des personnes handicapées, déjà ratifié par la Chambre des députés, devra prochainement faire l’objet d’un vote par le Sénat ».

Autre priorité, leur accès à l’éducation. La secrétairerie œuvre donc à rendre accessible le programme d’éducation gratuite au bénéfice d’enfants d’écoles spécialisées. Par ailleurs, dit M. Etienne, il importe de « former les enseignants pour accueillir les enfants handicapés dans les écoles régulières ».

Nombre de partenaires sont aussi impliqués dans les efforts pour le mieux être de ces personnes à mobilité réduite. Parmi eux le Brésil dont le financement, à hauteur de 8.5 million de dollars US, a permis la construction de l’Institut haïtiano-brésilien de réadaptation qui vise à fournir des services de réhabilitation, mais aussi à former des cadres spécialisés en rééducation, ou la MINUSTAH qui a récemment doté l’Hôpital de la Convention Baptiste dans la commune de Quartier Morin, à proximité de Cap-Haïtien, d’un pavillon spécial pour les patients paraplégiques et tétraplégiques, et remis un lot d’équipements orthopédiques au Centre de Santé Lumière de Simon (aux Cayes), dont le service de réhabilitation prend en charge les personnes atteintes d’handicaps physiques.

En Haïti, la Journée Internationale des Personnes Handicapées, célébrée le 3 décembre de chaque année, a été marquée entre autres par d’importantes activités de sensibilisation sur les droits des personnes handicapées, initiées par la Secrétairerie d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées en partenariat avec des associations et ONG spécialisées dans ce domaine, avec l’appui des Centres Multimédia de la MINUSTAH.

Dans son message à l’occasion de la cette Journée, le Secrétaire général, Ban Ki-moon a insisté sur le fait que l’« exclusion sous de multiples formes a un coût élevé, non seulement pour les personnes handicapées mais aussi pour le reste de la société ». C’est pourquoi, cette année, la Journée Internationale des Personnes Handicapées a mis l’accent sur le fait que le développement, pour être durable, doit être équitable, accessible à tous et favoriser l’intégration ».

Rédaction : Uwolowulakana Ikavi
Edition : Pierre Jérôme Richard

Source: http://minustah.org/?p=33034