S’il y a encadrement, les enfants en situation de handicap peuvent réussir
La cérémonie organisée par l’Institut du Bien-être Social et de Recherches (IBESR) pour la célébration de la Journée Nationale des Enfants a eu lieu le dimanche 9 juin 2013 dans les jardins du palais municipal de Delmas. Une manifestation au cours de laquelle les talents des enfants ont été exhibés pour la satisfaction de tout le public.
Les enfants ont été au centre de l’appréciation de la foule. Les prestations de danse, de chant, de récital, entre autres ont été pour le moins époustouflantes. A fait partie également de cette débordante programmation, sous l’invitation du Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées, l’interprétation orchestrale des élèves de l’Ecole Foyer d’Amour. Les membres du groupe ont gravi le podium d’une fière allure et sous la dictée de la Directrice de l’école, Madame Rosemay Legouté, l’orchestre a interprété plusieurs chansons traditionnelles tirées du répertoire musical haïtien. Quelques petites bavures, mais le groupe s’est surpassé.
Ce petit groupe d’instrumentistes est issu d’une institution scolaire spécialisée, dont ses membres sont en majorité des déficients intellectuels. Gédéon Macéram, 16 ans, est l’un des ainés de l’Ecole Foyer d’Amour. Ayant bouclé ses études primaires, il a été orienté ailleurs en vue d’entamer ses études secondaires. Mais il reste attaché à cette institution où il a tout commencé : Les études, la musique, le sport, la socialisation, etc. Malgré sa déficience intellectuelle qui semble être génétique, ce jeune homme s’applique méticuleusement à ses passions que sont la musique et le sport. Après la flûte à bec, il s’acharne à jouer la trompette. Il continue avec ses activités sportives qui lui ont permis en 2011, de participer aux jeux mondiaux « Special Olympics » à Athènes. « La musique est une merveille et elle peut être le socle de la réussite […] J’aime le football et c’est également bon pour la santé », déclare-t-il, les idées bien construites.
Ses compagnons de scène, Menette Romélus et Léo Peterson sont plus jeunes et moins avancés. La réalité qui les unit est qu’ils sont tous les trois des enfants vivant avec un retard intellectuel, en qui les parents trop souvent refusent d’investir, mais qui, grâce au support de l’Ecole Foyer D’Amour et d’autres institutions spécialisées, se construisent petit à petit et vont vers la réussite.
Menette est clarinettiste au sein de l’orchestre. Elle est arrivée au Foyer d’Amour très jeune, souffrant de microcéphalie et avec des difficultés de langage. Agée de 12 ans et élève de 6e, ses facultés langagières se sont beaucoup améliorées. Elle suit aussi des cours en broderie et couture qu’elle réussit, selon la directrice. Cette adolescente orpheline de mère confie se sentir mieux à l’école qu’à la maison. Elle y trouve une famille, des camarades et des activités constructives. « Personne ne m’a demandé de faire de la musique. J’ai moi-même voulu jouer à la clarinette. Je le fais encore pour me donner une chance d’aller plus loin », affirme-t-elle.
Léo lui, joue à la percussion. Si son langage n’est encore pas clair, il a réussi à surmonter l’immobilité de ses bras et jambe gauches grâce aux exercices de thérapie effectués au sein de centre. Il est âgé de 14 ans et est en 6e année fondamentale. Ce qui le retient le plus dans ce qu’il a appris au Foyer d’Amour est le partage. Une qualité qu’il garde même en dehors de l’école quand il retrouve les amis de son quartier.
L’Ecole Foyer d’Amour est une institution spécialisée dans la formation des enfants en situation de handicap depuis 1994. Sa spécialité est d’encadrer les élèves souffrant de déficiences intellectuelles. On y prend également en charge des enfants vivant avec des déficiences physiques et auditives. Environ 130 enfants y reçoivent l’éducation suivant une méthode adaptée. En plus du programme scolaire proposé par le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, les élèves suivent des cours en informatique, en peinture sur Tissus, en couture et broderie, entre autres. « Les enfants ont toutes les chances de réussir. Toujours est-il qu’il faut leur accorder une attention particulière tant à l’école que dans leur famille», suggère Madame Legouté. Parallèlement, on réalise aussi des activités psychosociales pour faciliter l’intégration des enfants.
Malgré le support des institutions partenaires, cette école, comme de nombreuses institutions œuvrant dans le domaine du handicap, fait face à des difficultés financières, raconte Madame Legouté. Mais, elle reste convaincue que l’œuvre doit continuer et y met toute son âme. « Le travail est noble et notre stratégie est de combiner l’amitié, l’amour, la volonté et la patience pour le bien être de ces enfants à besoins spéciaux », dit elle avec l’assurance d’une mère confiante en l’accomplissement de ses enfants.
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées