Fritz Georges est parti
Fritz Georges est parti et ne reviendra plus. Il s’en est allé définitivement laissant derrière lui une famille et des collaborateurs endeuillés. La mort a eu raison de son corps mais ses œuvres resteront intactes dans la mémoire des siens et de la société.
Un soldat mort au combat. C’est le dernier souvenir que sa famille et ses collaborateurs garderont de lui. La mort de Fritz Georges, survenue subitement le mercredi 19 juin à l’hôpital La providence des Gonaïves, aura été un coup dur pour ses proches et une perte considérable dans la lutte pour l’intégration scolaire des enfants handicapés en Haïti. Il était alors en mission dans les départements du Centre et de l’Artibonite dans le cadre des journées de sensibilisation sur l’Education spéciale et de l’approche inclusive réalisées conjointement par le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH), l’INSHEA de la France et la Commission d’Adaptation Scolaire et d’Appui Social (CASAS). « Il aimait toujours être sur le terrain même s’il lui arrivait souvent d’avoir des malaises de tout genre. Ce fut une énième fois ; il n’a pas survécu », raconte Yves Gérald Bourgeau, collaborateur du défunt au Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) depuis près de 18 années.
Fritz Georges a été pendant sept ans le Coordonnateur de la CASAS, entité au sein du MENFP qui vise à faciliter l’intégration scolaire des enfants handicapés. Une œuvre dans laquelle il a investi toute sa force jusqu’à son dernier souffle. Au cours de son administration, il a su donner la visibilité à cette commission créée en 1994. Il organisait des rencontres et faisait du plaidoyer auprès des plus hautes instances concernées pour pousser la cause des enfants handicapés dans le milieu scolaire. « Il n’a pas commencé dans le domaine mais quand il l’a intégré il a pris le travail vraiment à cœur », continue M. Bourgeau.
Au travail, Fritz Georges était le collaborateur de tous. Il prenait en compte l’avis des membres de l’équipe qu’il voulait toujours impliquer encore plus. Fritz était du genre à constamment rechercher à atteindre la perfection, selon des membres de l’équipe. « Il en faisait tellement une affaire personnelle qu’on le surnommait Lascasas, protecteur des handicapés », remémore son compère, son collaborateur et ami.
Dans le cadre de son travail, le feu Fritz eu à travailler étroitement avec le BSEIPH. Les discours ne changent pas. « Notre coopération a été facile. Fritz était naturellement jovial et il a été un excellent collaborateur », affirme le Secrétaire d’Etat, Gérald Oriol Jr. Son dévouement et son courage à faire avancer la cause malgré les contraintes ont fait de lui un homme respecté dans son entourage. « C’est vraiment une grande perte pour sa famille et pour le secteur », reconnait M. Oriol qui gardera encore longtemps de son collaborateur, le souvenir d’un homme déterminé qui a choisi de tenir là où il avait le choix de laisser tomber.
Fritz Georges est né le 30 août 1958 au Cap-Haïtien. Il a fait ses études classiques au Collège Notre-Dame du Cap. Après deux années d’études en Ethnologie, il a fait une maitrise en sociologie de développement en France. Père de quatre enfants, Fritz Georges a été un papa aimant, qui gâtait sa progéniture, confie sa femme, Marie Madeleine Pierre Georges. Mariée à Fritz depuis 2007, Madeleine témoigne de son feu mari, de qui elle a eu deux filles, d’être un homme humble et généreux. « Ses manières avec nos filles est l’un des meilleurs souvenirs que je garde de lui. Tout cela me manque vraiment déjà », dit tristement son épouse.
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées