L’INDEPCO contribue à l’intégration des personnes handicapées
En lutte contre la stigmatisation dont les amputés du séisme du 12 janvier peuvent être victimes, l’Institut national pour le développement et la promotion de la couture (INDEPCO), en partenariat avec Handicap international vient de participer à la formation d’une dizaine de jeunes filles handicapées dans ce domaine.
Haïti: Près d’une dizaine de jeunes filles handicapées ayant suivi le programme de formation professionnelle de l’Institut national pour le développement et la promotion de la couture (INDEPCO) et du projet Insertion socio-économique (ISE) de Handicap International Belgique, ont reçu leur parchemin mardi dernier, au cours d’une cérémonie de collation de diplômes tenue au local de l’INDEPCO à Port-au-Prince.
Financée par Handicap International Belgique, cette formation en coupe, couture appliquée et opérateur de machine à coudre industrielle, proposée par l’INDEPCO, visait à développer l’autonomie des bénéficiaires, tout en favorisant leur intégration sur le marché du travail haïtien et l’accès à une vie sociale épanouie.
Dispensée sur une durée de quatre mois, cette formation avait aussi pour objectif d’aider ces jeunes filles à déficiences motrices à sortir de leur isolement, à s’émanciper, à se cultiver, à se connaître, à s’évaluer et à s’épanouir, et faire face à la discrimination dont sont victimes les personnes handicapées.
Prenant la parole à la cérémonie, Amandine Stolfi, chef du projet Insertion socio-économique (ISE) de Handicap International Belgique a précisé que les personnes handicapées sont des individus à part entière et elles veulent une approche inclusive pour leur emploi et leur formation. « Je dois vous dire qu’à Handicap International, nous sommes particulièrement contents d’avoir étendu nos activités, notamment avec l’INDEPCO, ce qui nous a permis de porter assistance à beaucoup plus de personnes de cette frange sociale en leur donnant ainsi l’opportunité de devenir des membres actifs et dynamiques de la société par cette formation », a-t-elle ajouté, d’un ton satisfait, sollicitant le soutien de tout le monde et plus particulièrement celui de l’État pour garantir l’égalité des chances, la promotion et la protection des personnes handicapées.
De son côté, Marcinthe Alcius, responsable de formation à l’INDEPCO, a mis l’emphase sur l’importance accordée à la formation professionnelle par ces jeunes filles handicapées qui veulent s’assurer un meilleur avenir, malgré leur handicap. Tout au long de cette expérience, les apprenantes ont prouvé qu’elles possèdent d’énormes capacités à l’instar des personnes normales.
« Cette profession est pour vous une arme sûre qui apportera, à n’en point douter, espoir et solution à certains de vos maux», a fait savoir M. Alcius, s’adressant aux récipiendaires qu’il encourage à être honnêtes, dignes de la confiance qu’on leur fera et égaux à eux-mêmes, en dépit de leur handicap.
Pour Hans Pascal Garoute, président de l’INDEPCO, cette formation, la première du genre pour l’Institut a été mise en place dans le cadre d’un partenariat avec Handicap International afin de recruter des personnes handicapées pour les former pendant quatre mois et de leur délivrer un certificat de qualification professionnelle en coupe, couture appliquée et opérateur de machine à coudre industrielle, n’était pas du tout facile.
Fort de sa sensibilité aux problèmes confrontés par les personnes handicapées, M. Garoute n’a pas tari d’éloges à l’égard de tout le staff de Handicap International et de l’INDEPCO qui a su déployer des efforts stratégiques pour permettre à ces jeunes filles de mettre en valeur leurs potentialités.
« Loin de toute discrimination ou marginalisation, cette frange de la société a droit à une vie décente et épanouie au même titre que les autres êtres humains », a indiqué M. Garoute, qui a annoncé la mise sur pied d’un programme de formation en technologie et informatique dans les quatre prochains mois à l’INDEPCO.
Préoccupé de la question du métier, le président de l’INDEPCO plaide en faveur de l’intégration de ce secteur dans la politique de l’actuel gouvernement comme on le fait en Guadeloupe avec la construction de l’Université régionale des métiers et de l’artisanat (URMA) pour laquelle, les autorités guadeloupéennes viennent d’investir 23 millions d’euros.
« Nous, les Haïtiens devons nous mettre ensemble pour restructurer et valoriser les métiers manuels et techniques si on veut accroître notre économie, car la technique est l’outil indispensable dans le développement d’un pays, surtout en Haïti où tous les métiers manuels, notamment la cordonnerie, la couture, la mécanique sont presque inexistants avec les souliers et les vêtements usagés venus de l’extérieur qui envahissent le marché haïtien depuis plusieurs décennies.»
Source: http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=102059&PubDate=2012-01-27