Une meilleure représentativité de la santé mentale dans la politique nationale de santé
Coup de projecteur sur la santé mentale lors de l’atelier de validation de la composante “Santé mentale” de la politique nationale de santé, organisé les 21 et 22 Août 2014 à l’hôtel Royal Oasis. Débat pour rendre effective l’inclusion des soins de santé mentale au niveau des soins primaires.
Ces deux journées de réflexion, issues de la collaboration entre le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH), et l’OEA, avec le support financier de l’USAID, font suite aux premières séances de travail réalisées en juillet dernier sur la question. Il s’agit de valider la composante devant compléter la représentativité de la santé mentale dans la politique nationale de santé. Le document sera, selon le Coordonnateur de l’Unité de Santé Mentale au MSPP, M. René Domersant, la ligne directive dans les décisions à prendre dans le secteur et dans l’orientation à donner à la santé mentale.
Dans les différents chapitres de ce document sur lequel diverses institutions ont fait le débat – membres du secteur universitaire, personnalités travaillant dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux, représentants des associations de psychologues, entre autres – sont définis les plans stratégiques et opérationnels afin d’aboutir à des résultats concrets. « On ne peut pas avoir une bonne santé physique sans une bonne santé mentale, a persisté M. Domersant à dire. Tout individu est exposé à un choc émotionnel ou un évènement capable de lui causer un dérangement psychologique. L’absence de dispositions pouvant l’aider à remonter la pente peut développer chez lui des troubles mentaux persistants ».
Le stress, l’insécurité, le chômage, sont parmi les facteurs sociaux qui peuvent en être la cause et chaque facteur implique des entités différentes. « La santé mentale est trop importante pour la laisser uniquement entre les mains de médecins. Cela nous concerne tous », a déclaré le Coordonateur. En effet, la notion de la santé mentale est méconnue en Haïti alors que toute la population devait en être avisée.
Le Dr Ginette Dreyfuss, psychiatre et consultante pour l’élaboration de la composante croit que le travail doit être fait dans toutes les sphères de la vie nationale en cherchant avec insistance à toucher la nouvelle génération depuis sa petite enfance. « C’est un travail de longue haleine qui demande beaucoup mais qui est nécessaire », a-t-elle déclaré. De l’avis de Paul Adrien, responsable de la direction d’épidémiologie de laboratoire et de recherche au MSPP, ce document servira à responsabiliser tout un chacun sur le devoir personnel et sur l’orientation qu’il faut donner à cette grande cause.
« …si gracieusement on a la santé, on se croit avoir tout ou du moins l’essentiel. La santé mentale n’est pas en reste. […] Car, celui qui n’est pas en bonne santé mentale ne peut mener à terme un projet de vie personnel. Or, toute incapacité de réalisation du soi individuel se répercute constamment sur le milieu, sur le collectif ». Ces propos du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées, Gérald Oriol Jr, témoignent de la priorité de la santé mentale. Plus loin, il a affirmé l’importance d’établir les grandes lignes directives qui permettront au MSPP d’orienter leurs actions dans le domaine et a félicité l’implication des différents secteurs de la vie nationale dans cette réalisation afin de mieux cerner les exigences de l’aspect médico-social de la santé mentale. M. Oriol a aussi plaidé en faveur d’une réforme importante dans le secteur, de mettre des services modernes et innovants disponibles aux personnes souffrants de troubles mentaux et d’améliorer leur conditions de vie.
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées