Des jeunes initiés au langage des sourds-muets pour mieux les comprendre
L’organisation Enpak (Engagement, participation et kapasite [capacité] a clôturé ce lundi un atelier de formation sur le langage des signes. Cet atelier a été organisé à l’intention de 30 adolescents et jeunes âgés de 12 à 25 ans au local de l’Institut du bien-être social et de recherches (IBESR).
Réalisé dans le cadre du projet TANDE (Timoun Ayiti nan lit pou defann dwa enklizyon moun andikape) mis en oeuvre par Enpak –une organisation haïtienne de développement œuvrant dans le secteur des droits humains–, cet atelier de formation veut offrir un outil aux enfants et aux jeunes leur permettant de s’impliquer plus activement dans la promotion des droits des personnes handicapées. Aussi entend-il les sensibiliser à l’importance de communiquer avec les sourds, susciter leur intérêt et contribuer à briser certaines barrières liées à la problématique du handicap.
Le projet TANDE renferme deux volets. « D’abord, la production par des enfants âgés de 12 à 14 ans d’une version, dans un langage adapté aux enfants haïtiens, de la loi de mars 2012 sur l’intégration des personnes handicapées. Ensuite, un atelier de formation de 3 jours sur le langage des signes», a expliqué Jo-Ann Garnier Lafontant, directrice exécutive de Enpak. A l’issue de cette formation, les enfants vont aider, en tant qu’agents communautaires, à changer la perception des gens par rapport aux personnes handicapées, selon la directrice exécutive. « L’un des principaux éléments de la citoyenneté est d’apprendre à vivre ensemble », a-t-elle dit.
Pour sa part, Bianca Lauture, 14 ans, croit que cette initiation au langage des sourds-muets vient à point nommé. « Il était plus que nécessaire pour mes amis et moi de comprendre et de pouvoir communiquer avec les sourds-muets », a-t-elle affirmé, toute heureuse du fait qu’elle pourrait enfin avoir des amis dans cette catégorie. « Il y avait un sourd qui fréquentait mon école. Les enfants se moquaient de sa situation. Je voulais lui parler, mais il m’était impossible. Je crois que maintenant je serai son amie », a confié Bianca.
Délégué par le Bureau du secrétaire d’Etat à l’Intégration des personnes handicapées (BSEIPH), Jean Richard Dorismé est satisfait de la réceptivité des participants à la séance de formation. « Après seulement trois jours de formation, les participants me prouvent qu’ils ont la volonté d’apprendre. Je suis émerveillé de leur progrès », s’est-il félicité.
Cet atelier de formation sur le langage des signes est un projet d’Enpak, en partenariat avec le BSEIPH, qui a délégué des formateurs, et l’IBESR, instance supportant le processus visant à faire la promotion de la participation des enfants, qui a rendu son local disponible pour la tenue de l’atelier
Source : LeNouvelliste