Vers une meilleure compréhension de la langue des signes haïtienne
Des travaux d’envergure se réalisent sous l’initiative du Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH), l’OEA et l’Université Gallaudet, pour une meilleure compréhension de la langue des signes haïtienne. Une présentation de mi-parcours a été faite, dans les locaux de l’OEA à Pétion-Ville le mardi 19 août 2014, à l’intention des différents acteurs concernés et impliqués dans la mise au point pour la reconnaissance de la langue des signes haïtienne.
Alors que la langue des signes américaine (ASL) s’enseigne dans les écoles spécialisées pour enfants sourds, dans les communautés de sourds, où vivent nombre d’analphabètes, se développe la langue des signes haïtienne. Malgré des signes souvent similaires entre l’ASL et la langue des signes haïtienne, la communication ne passe pas toujours entre deux interlocuteurs parlant chacun l’une des langues. « J’ai appris l’ASL au Centre St Vincent pour Enfants Handicapés. Dans les localités sourdes pourtant, je n’arrive pas à communiquer avec ceux qui n’ont pas été à l’école. Quand je signe dans la langue des signes haïtienne, ils comprennent », a raconté Manoucheka, une jeune femme sourde ayant travaillé sur le projet avec d’autres collègues haïtiens et des spécialistes de l’Université Gallaudet des Etats Unis.
La langue des signes haïtienne existe bel et bien mais reste inconnue. La collaboration entre le BSEIPH, l’OEA et l’Université Gallaudet vise à mieux comprendre et reconnaitre cette langue qui se parle dans les communautés sourdes à travers le pays. Une équipe de 10 personnes travaille depuis le mois de mai 2014 à collecter les données relatives à la grammaire, l’utilisation de cette langue, les ressemblances et les nuances avec celles enseignées dans les écoles haïtiennes. « Grâce à cette étude, la communauté haïtienne sera dotée de nouvelles connaissances permettant, entre autres, d’avoir une meilleure compréhension de la langue des signes haïtienne. », s’est réjoui le Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées, Gérald Oriol Jr.
Lors de la présentation de mi-parcours, trois spécialistes de l’Université Gallaudet affirment avoir travaillé conjointement avec la communauté des sourds d’Haïti. Les données recueillies sont fiables et pourront être utilisées par d’autres à partir de la base de données qui sera élaborée suite aux travaux de recherche. Selon les spécialistes de l’Université Gallaudet, cette étude facilitera à l’avenir le développement d’un service d’interprétation, l’élaboration d’un dictionnaire et l’introduction de la langue des signes haïtienne dans l’enseignement. Les participants à l’atelier félicitent l’initiative, applaudissent le dynamisme de ceux travaillant à la réalisation de ce projet de grande envergure et les encouragent dans leurs travaux parce que, disent-ils, cela dotera la communauté sourde haïtienne d’un outil important en terme de reconnaissance de leur langue et leur identité.
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées