Vote de la loi sur l’intégration des personnes handicapées
La loi sur l’intégration des personnes handicapées a été finalement votée le mardi 13 mars dernier par le Sénat de la République. Un grand pas pour les personnes handicapées du pays.
Ce vote a été plus que favorablement accueilli par tous ceux qui travaillent pour une meilleure intégration des personnes vivant avec un handicap. Le Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées, Gérald Oriol Jr, a qualifié ce vote “d’acte historique”.
« C’est un geste réparateur pour les personnes handicapées trop longtemps marginalisées dans la société. En effet, cette loi vient réhabiliter les personnes handicapées dans leur intégrité. C’est un important outil légal qui protège la personne handicapée dans ses droits », a déclaré le Secrétaire d’Etat.
En outre, Gérald Oriol Jr souligne que le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées a maintenant un support juridique à son action et dispose dorénavant d’un cadre légal devant favoriser l’intégration effective des citoyens et citoyennes vivant avec une déficience.
Pour sa part, le Président Secrétaire général de la Fédération Haïtienne des Associations et Institutions de Personnes Handicapées d’Haïti, Jean-Chevalier Sanon, indique que cette loi « consacre le droit des personnes handicapées à l’inclusion sociale au sein des activités nationales ».
Pour M. Sanon, en plus de faire obligation au Gouvernement de dégager des provisions financières pour le développement des personnes handicapées, cette loi leur donne autorité de réclamer ce qui leur est dû, c’est-à-dire « leur place au sein de la société ».
En effet, cette loi met l’Etat et la Société face à leurs responsabilités à l’égard des personnes handicapées. Elle met l’accent sur la satisfaction des besoins primaires indispensables tels que l’éducation, les soins de santé, le logement et l’environnement physique approprié. Elle insiste sur la nécessité de garantir aux personnes handicapées l’accès aux bâtiments ouverts au public; aux moyens de transport adaptés; à l’information ; à l’emploi et au travail adapté.
Entre autres aspects importants de cette loi, elle interdit dans le secteur de l’emploi et du travail toute discrimination à l’égard des personnes handicapées. Elle fait même injonction à l’Etat d’intégrer des personnes handicapées dans la fonction publique et aux institutions du secteur privé ayant plus de 20 employés l’obligation de réserver un quota de 2% aux personnes en situation de handicap dans son personnel.
« L’application de cette loi peut être d’une grande portée car elle prend en compte tous les aspects de la vie de la personne : le logement, le transport, l’éducation et la formation professionnelle, l’emploi, le sport et les loisirs, l’accès à la justice entre autres », affirme le Secrétaire d’Etat.
Cependant, des actions concrètes doivent être envisagées pour que cette loi ne reste pas lettre morte. Pour Jean Chevalier Sanon, les dirigeants de la communauté des personnes handicapées doivent organiser des sessions publiques afin de vulgariser la loi. Cette action doit s’accompagner d’un mécanisme de renforcement de la loi. « Il faut forcer l’accessibilité aux institutions publiques et privées », prévient-il.
Le Secrétaire d’Etat Gérald Oriol Jr., est très conscient de l’immense travail à faire pour que les promesses de cette loi aboutissent. « Tout un ensemble d’outils doivent être utilisés pour attirer l’attention sur les prérogatives de la loi et pour assurer qu’elle soit prise en compte dans les politiques publiques ».
Et pour rendre accessible cette loi à tous, handicapés ou pas, le Secrétaire d’Etat pense qu’il faudra également la traduire et la publier en créole, la transcrire en braille et en support audio.
Cette loi est le fruit d’intenses travaux entre le secteur public, des organismes internationaux, des organisations de la société civile et le secteur organisé des personnes handicapées.
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des personnes handicapées
Martine Denis Chandler
Remerciements du BSEIPH
Des mots de remerciements spéciaux au Réseau Associatif National pour l’Intégration des Personnes Handicapées (RANIPH) qui a été porteur de l’idée de la loi, à toute l’équipe de l’ancienne administration spécialement au Dr Michel A. PEAN, et à l’Organisation des Etats Américains et l’USAID pour leur appui dès le départ qui a facilité l’élaboration et la soumission du projet de loi au parlement, en particulier à Mme Carolina Hernandez RAMIREZ.