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  • 70 candidats à besoins spéciaux aux épreuves officielles


    Soixante-dix (70) candidats à besoins spéciaux, en majorité des handicapés moteurs mais aussi des non-voyants participent cette année, à Port-au-Prince, aux épreuves officielles tant au niveau fondamental qu’au niveau secondaire. Ils sont répartis en plusieurs salles à l’école Saint-Vincent, à la rue Paul VI, unique centre d’examens réservé aux candidats handicapés.

    Ils étaient 21 handicapés à participer, la semaine dernière, aux épreuves de la 6ème année fondamentale alors que  17 autres ont subi les examens de la 9ème année fondamentale. Les candidats au baccalauréat, 1ère et 2ème parties seront, pour leur part, respectivement au nombre de 13 et 17 qui participent aux examens d’État, selon le calendrier du  Bureau National des Examens d’Etat (BUNEXE).

    Nombreux candidats interrogés au dit centre d’examens étaient optimistes. Ils estiment avoir fait ce qu’il fallait en fonction de ce qu’ils avaient appris en classe au cours de l’année académique 2011-2012. Gaëlle Tranquille, élève de la rhéto au lycée de Pétion-Ville, estime  que les épreuves se sont bien déroulées  parce qu’elles étaient à sa portée.

    « En dépit de ma déficience, j’essaie de donner le meilleur de moi pour réussir aux épreuves parce que j’ai la même chance que les autres candidats puisqu’on a les mêmes épreuves. Je suis sûre et certaine que les portes de l’université me sont déjà ouvertes », soutient la jeune Gaëlle, l’air confiant.

    Pour sa part, Fritz Georges, coordonnateur de la Commission de l’Adaptation Scolaire et d’Appui Social (CASAS), estime que les handicapés moteurs sont très doués pour l’enseignement alors que les non-voyants ont tendance à se diriger vers les Sciences Humaines et Sociales, le Droit, les Sciences Economiques et autres disciplines connexes après leurs études classiques.

    «  Je dois vous dire que les handicapés sont de plus en plus nombreux à subir les épreuves des examens officiels. Certains d’entre eux arrivent même à défier le système éducatif haïtien, connu pour le nombre exponentiel d’échec, et à réussir les concours d’admission à l’université », soutient M. Georges. Il souligne que le manque de structures et de matériel adapté à leur situation a réduit considérablement leur chance de succès par rapport aux autres produits du système.

    Module de formation au profit des enfants handicapés en perspective

    Plus loin, le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH), en partenariat avec l’Organisation des Etats Américains (OEA), réfléchit sur le développement d’un module de formation sur l’enseignement des enfants à besoins éducatifs spéciaux.

    Plusieurs acteurs spécialisés dans le domaine de l’éducation spéciale collaborent avec le BSEIPH  sur ce dossier dont la Commission de l’Adaptation Scolaire et d’Appui Social (CASAS), le Centre d’éducation Spéciale (CES) et la Société Haïtienne d’Aide aux Aveugles (SHAA).

    Ce module devrait être intégré à la formation initiale des enseignants haïtiens. Il s’agit d’un pas important vers une scolarisation intégrée des enfants à  besoins spéciaux. En Haïti, d’après une enquête conduite par la CASAS du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, publiée en 1998, moins de 5% des enfants handicapés en âge d’aller à l’école fréquentent une institution scolaire.

    L’absence de structures adéquates mais aussi de formation pédagogique spécialisée pour les enseignants participe à cet état de chose. Il n’existe que 23 écoles spéciales et centres de réadaptation pour personnes handicapées dont 3 publiques (toutes fonctionnant principalement à Port-au-Prince). Et  le nombre d’enseignants ayant reçu une formation en éducation spéciale est de 298 sur les 46 919 évoluant dans les deux premiers cycles du fondamental à en croire l’enquête de la CASAS.

    Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées