Des candidats handicapés aux examens officiels
Plus d’une centaine d’élèves handicapés à Port-au-Prince ont participé aux examens officiels, du 17 juin au 11 Juillet 2014. D’intéressants progrès ont été réalisés dans l’organisation des épreuves nationales pour les candidats handicapés.
Du 7 au 11 juillet s’est déroulée la dernière ligne droite des examens d’Etat : le bac 2. En milieu de journée, 15 candidats se dépêchent à finir l’épreuve de philosophie avant l’heure de la pause à l’Institution adventiste de l’auditorium de la bible, institution scolaire retenue comme centre d’examen pour candidats handicapés. Répartis dans trois salles, ces bacheliers présentent des handicaps visuels et moteurs. Comme tout candidat aux examens d’Etat, ils sont arrivés au centre avec enthousiasme et détermination, fin prêts pour les évaluations.
Des accompagnateurs présents dans les salles d’examens travaillent côte à côte avec les postulants. Grace à leur support, les candidats non voyants arrivent à travailler plus vite. « Les accompagnateurs que nous appelons aussi encadreurs aident les candidats à travailler plus vite et leur évitent la fatigue de lire le long texte d’examen avec des exercices tactiles », a expliqué Marie Madeleine Pierre Georges, technicienne à la Commission d’Adaptation Scolaire et d’Appui Sociale (CASAS) du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP).
En effet, la participation des candidats handicapés aux examens d’Etat est planifiée par le MENFP à travers la CASAS, entité du ministère chargée de l’accompagnement des enfants et des jeunes handicapés fréquentant le milieu scolaire. Le choix du centre s’est basé sur une politique d’inclusion sociale. « Le centre accueille les candidats handicapés en même temps que ceux qui ne le sont pas. Les textes d’examens sont les mêmes mais transcrits en écriture braille pour les non voyants », a souligné Mme Georges. Contrairement aux années précédentes, les textes d’examens ont été transcrits en écriture braille avant le jour des épreuves. Ce qui a permis aux organisateurs et aux candidats de gagner plusieurs heures.
« La préparation des examens ne se fait pas quelques semaines seulement avant la date du début des épreuves. Elle commence depuis le début de l’année scolaire. Les élèves handicapés dans les écoles spécialisées comme ceux dans les établissements ordinaires sont suivis et accompagnés par nos techniciens afin de leur apporter le soutien qu’il faut en période d’examen », a-t-elle continué. D’autres matériels adaptés ont été disponibles dans le centre notamment la machine dactylographie.
Le bac 2 est un tournant important dans la vie des bacheliers, une étape obligatoire à franchir avant de s’aventurer dans le milieu universitaire. Rien ne semble pouvoir arrêter les plus intelligents. « J’ai eu de bons professeurs, j’ai bien travaillé en classe et j’ai encore bien travaillé en salle d’examen. J’attends juste les résultats pour me lancer », a déclaré Claudius Joseph à la fin de la première épreuve. Ce jeune non voyant aime bien apprendre. Encore en philo au Lycée Anténor Firmin, il s’est lancé dans l’informatique à la Société Haïtienne d’Aide aux Aveugles (SHAA). Son projet le plus proche est d’intégrer la Faculté Linguistique à la prochaine rentrée universitaire. Stéphanie Rosemberg a, quant à elle, moins bien travaillé mais elle est sûre d’avoir la moyenne et de réussir. La jeune fille de 24 ans qui a fait ses études en classe terminale au Collège Yves Albert Boucher veut devenir linguiste.
Des jeunes, avec des rêves pleins la tête, à qui nous souhaitons succès !
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées