Jean Fritz Raymond, jeune entrepreneur handicapé obstiné à réussir
Douze ans qu’il a perdu l’usage de ses jambes, Jean Fritz Raymond refuse de se morfondre et de s’apitoyer sur son sort. De son fauteuil roulant, il se bat à matérialiser ses rêves et lance « T-Pap Multi-services ».
Dans la partie de sa maison aménagée à faire fonctionner sa petite affaire, Jean Fritz reçoit un client pour l’impression d’un document. C’est son travail depuis bientôt six mois. C’est aussi la concrétisation d’une de ses idées, celui de créer une activité génératrice de revenu.
“T-Pap Multi-service” est en effet un centre informatique où Raymond offre à la population des environs des services de traitement de texte, d’impression, de photocopie, de numérisation, de plastification, entre autres. Ce qu’il fait sans besoin de se déplacer. « Je peux faire le gros du travail sur place, cela compense mon incapacité de marcher », dit-il.
Jean Fritz est un jeune entrepreneur handicapé. Il a perdu l’usage de ses jambes, suite à un accident de voiture en 2001. Ceci n’empêche pas à ce jeune homme de 28 ans d’être un battant, soucieux de s’assurer lui-même un avenir meilleur. Ne pouvant plus continuer ses études classiques faute de moyens financiers, il se lance dans la distribution de cartes de recharge téléphonique en 2008. Plus tard, il prend des cours intensifs en informatique et suit des séminaires en vue d’approfondir ses connaissances dans le domaine. Sa vision grandissante et sa passion pour la technologie l’ont porté à lancer T-Pap Multi-service récemment grâce à l’aide de ses frères et sœurs.
T-Pap Multi-service est actuellement une micro entreprise avec très peu de ressources. Mais Jean Fritz ne demande qu’à être soutenu par des instances concernées, spécialement le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH), pour augmenter ses capacités de production, servir plus de clients et ainsi en tirer le maximum de profits.
Si des années de cela Jean Fritz Raymond se refermait par peur d’être stigmatisé, aujourd’hui il affirme se fondre à la population et vouloir en profiter pour s’imposer et mener une vie normale et prospère au milieu de tous ces gens. Il est confiant des efforts du gouvernement pour favoriser l’intégration des personnes vivant avec une déficience quelconque et se réjouit aussi de l’encadrement du BSEIPH.
Jean Fritz confie vivre son handicap sans beaucoup de peine. « J’arrive à faire des choses tout seul comme prendre mon bain. Certains endroits ne me sont pas accessibles dans la maison mais j’arrive à bouger sans grande difficulté », dit-il. Raymond est heureux d’être bien encadré par les membres de sa famille qui le supportent dans toutes ses initiatives et qui l’aident ainsi à réaliser ses projets.
Son plus grand rêve n’est pourtant pas de gagner beaucoup d’argent. Il veut surtout être un modèle de combattant aux yeux des autres jeunes handicapés, être pour eux un exemple de réussite dans l’entreprenariat parmi tant d’autres qui ont osé et réussi.
Reportage vidéo: Emission « Sakapfèt pou Moun Andikape yo », # 27
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées