Renforcer les institutions œuvrant dans le domaine du handicap, un atout à l’intégration
La nouvelle phase du projet KAPAB est officiellement lancée. La cérémonie de remise de certificat qui eut lieu le mardi 2 juillet pour marquer ce nouveau départ est la preuve de cette volonté grandissante de mieux orienter la lutte pour l’intégration des personnes handicapées. Elle passe par le renforcement des organisations et institutions œuvrant dans le domaine.
Dix associations travaillant avec des personnes en situation de handicap ont été certifiées suite à une formation portant sur les outils et techniques de plaidoyer, sur le leadership et le développement de l’organisation et sur l’élaboration de documents de projet. La formation leur garantit, d’une part, l’appropriation de moyens pour mieux exprimer leurs besoins et de réclamer ce qui leur est dû et, d’autre part, des aptitudes pour la rédaction en bonne et due forme d’un document de projet.
Cette deuxième phase du projet, financée par l’USAID et l’organisation Christian Blind Mission (CBM), vise en effet le renforcement des ressources humaines et financières de ces institutions. « Au lendemain du tremblement de terre, alors que le nombre de personnes handicapées a augmenté, celles-ci n’avaient pas du tout accès aux aides humanitaires, les institutions les coiffant n’étant pas assez structurées à faire connaitre leurs besoins », regrette Odnel Eléazard, directeur du projet KAPAB. Les organisations ayant bénéficié de ce programme interviennent dans le domaine de l’éducation, de la formation professionnelle des jeunes et de la réhabilitation. Elles développent également des activités génératrices de revenus, comme la transformation et commercialisation des produits agricoles, et favorisent l’accès à l’emploi.
Les séances de formation se sont réalisées sur plusieurs semaines. Suite desquelles, les responsables d’organisation ont soumis des documents de projets. Ceux-ci ont été évalués suivant des critères établis par le comité de pilotage du projet KAPAB qui est constitué de plusieurs institutions dont le Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées. Le document de projet devait présenter, entre autres, des résultats durables visant l’amélioration des conditions de vie des personnes à mobilité réduite, des impacts structurels et une contribution à la lutte pour l’intégration des personnes en situation de handicap. Ainsi, des institutions ayant joui de la première phase du projet continuent à en bénéficier alors que de nouvelles organisations viennent d’intégrer le projet sur une base compétitive.
Si pour les associations bénéficiaires de la première phase du projet, citons entres autres la Société Haïtienne d’Aide aux Aveugles (SHAA), le Foyer d’Amour d’Haïti, l’Association des Handicapés en Mouvement (ASHAMO), l’enveloppe est de 50,000 dollars américains chacune, celles primées à cette deuxième phase dont le Centre National de Défense des Démunis et des Handicapés (CNDDH), Association des Handicapés de Grand Goave (ASHAGG) ont reçu une enveloppe de 25 000 dollars américains chacune.
« Je suis à la fois satisfait de notre travail et content de l’apport du CBM », fait savoir Samuel Cossy du CNDDH. Celui-ci est à la tête de cette organisation dont les principales activités sont mises en place pour garantir la sécurité alimentaire de ces membres. Grâce à ce financement, il sera institué un atelier de transformation agricole au sein de l’organisation. « Les capacités des membres de l’association seront mises en valeur et ce sera aussi une source de revenu pour chacun d’eux », dit-il, confiant que le renforcement des structures organisées du secteur œuvrant dans le domaine du handicap sera bénéfique pour la communauté entière.
L’Ecole Foyer d’Amour d’Haïti, l’une des 10 institutions touchées par ce projet, est une école spécialisée dans la formation d’enfants en situation de handicap depuis 1994. Sa spécialité est d’encadrer les élèves souffrant de déficiences intellectuelles. Environ 130 enfants y reçoivent l’éducation suivant une méthode adaptée. Rosemay Legouté, directrice de l’institution scolaire spécialisée, affirme recevoir l’enveloppe avec un sentiment de liberté. « On est libéré de nos contraintes et cela nous offre l’opportunité de nous structurer », avoue-t-elle. Son projet présentait la réhabilitation des capacités du centre Foyer d’Amour.
Mme Legouté dit croire fortement que les impacts du projet KAPAB sur le changement de vie des personnes handicapées seront très positifs. « Il y aura plus de professionnels handicapés et les activités génératrices de revenus amélioreront surement leurs conditions de vie ».
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées