Wilmarc Jean rencontre des étudiants autour de son ouvrage
Une rencontre-signature de l’ouvrage “Témoignages au gré des souvenirs du Séisme du 12 janvier 2010” a eu lieu le vendredi 29 janvier 2016 à l’Institut Français en Haïti (IFH). A cette occasion, Wilmarc Jean, jeune auteur, a rencontré plus d’une trentaine d’étudiants de différentes institutions universitaires de Port-au-Prince.
Dans le cadre amical de la bibliothèque Fonds Haïtien de l’IFH, l’auteur a reçu ses invités avec véhémence. C’est avec passion que Wilmarc a présenté son œuvre et les circonstances dans lesquelles ces lignes ont été rédigées. « Ce livre est le témoignage de mon vécu », dit Wilmarc. En effet, l’ouvrage revient sur les déboires de l’auteur pris au piège sous les décombres de la Faculté Linguistique Appliquée, où il était alors en troisième année, lors du séisme du 12 janvier 2010. Cet ouvrage qui regroupe une série de témoignages d’autres étudiants veut, selon Wilmarc, garder en mémoire du peuple les événements tragiques qui ont attristé nombres de familles haïtiennes, il y a plus de six ans. «Se rappeler de ce qu’on a vécu nous sensibilisera sur nos manières de construire et suscitera chez nous la volonté de sauver des vies qui peuvent l’être lors d’une catastrophe pareille ».
D’un air attentif, les étudiants ont écouté la lecture d’un extrait de l’ouvrage par l’auteur qui a suivi les présentations. Cette rencontre a été possible grâce à la collaboration du Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées et de l’Institut Français en Haïti.
Il faut plus que des témoignages en 2016, selon des participants. Chacun a vécu la tragédie d’une manière ou d’une autre. Qu’est ce que Wilmarc apporte de plus pour éviter que le nombre de victimes soit aussi important en 2016 si survient un autre séisme de forte magnitude ? Le souci des interlocuteurs de l’auteur en signature est clairement exprimé.
Pour le jeune écrivain, le tremblement de terre n’a pas été meurtrier. Nos constructions par contre, oui. « Nous devons repenser notre façon de construire nos villes », a-t-il dit sans détour dans les échanges avec le public. Il a critiqué les constructions anarchiques qui, malgré la campagne de sensibilisation pour de meilleures constructions, continuent dans nos villes comme dans nos campagnes, dans nos plaines comme dans nos montagnes. « Mises à part les constructions publiques et quelques rares constructions, des particuliers continuent à construire leurs maisons comme ils le peuvent », a-t-il déploré.
Wilmarc Jean qui vit aujourd’hui avec une jambe amputée s’est réjoui de sa carrière d’écrivain lancée grâce à la publication de ce bouquin. Son message à l’égard des victimes du séisme devenues handicapées est un appel à la continuité de la construction de soi. Il leur suggère donc à se former et à cultiver la confiance en elles. Il promet, entre autres, de poursuivre son rêve d’écrivain et d’apporter, grâce à sa plume, sa contribution dans la construction de la société inclusive prônée par tous les acteurs.
Bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées